POSTED 1 janvier 2023 / IN: Guitare / BY Christophe Quinzoni

Mes guitares : la Landrycaster

Introduction

Mais pourquoi diable encore une guitare ? Mais pourquoi encore une Telecaster ? Malheureusement, nombre de questions qui se posent en ce bas monde restent sans réponse… Pour autant, il ne sera pas inutile -en ce début de janvier 2023- d’argumenter qu’une nouvelle année commençant par une nouvelle Telecaster porte en elle déjà de belles promesses ! La frontière restera mince, entre argument et prétexte…
Ce projet, initié aux lendemain de Noël 2022, voit son premier montage achevé dans les premiers jours de l’année 2023.

Un projet particulier

Première du genre dans ma petite collection, la Landrycaster est une sorte de partcaster ! On définit ce type de guitare comme l’assemblage de diverses pièces (corps, manche, micros…) de la marque Fender, dont l’objectif reste de construire une belle guitare au caractère unique.
La Landrycaster n’est pas une partcaster pur-sang dans la mesure où tous ses composants ne sont pas de la marque, mais l’esprit est bien là.

Landrycaster, what the fuck?

Elle a un drôle de nom, cette guitare. Explication. Landrycaster, c’est un petit clin d’œil à mon ami Landry auprès de qui je m’approvisionne depuis toujours en pièces diverses, de la plus petite bricole à de belles pièces complètes telles que la Squier Strat hot rails. C’est probablement un peu grâce à lui à cause de lui que ma petite collection a aussi bien prospéré !

Les composants

Cette partcaster, esprit Telecaster, se compose des éléments suivants :

Le corps

De provenance et de marque inconnue, un très beau corps de Telecaster blanc un peu patiné par le temps, arborant un vernis nickel.

Le manche

Le manche vient d’une guitare Squier, modèle Stratocaster Standard Series de 2001, avec sa belle tête large type CBS. L’assemblage est assez inhabituel et l’association avec un corps de Telecaster produit un effet tout à fait original. C’est pourtant un format qui a été commercialisé par Fender à partir de 1972 jusqu’au début des années 80 sous la dénomination Telecaster Deluxe. La ressemblance s’arrête là, le modèle Deluxe étant équipé d’un pickguard beaucoup plus couvrant, et de deux micros humbuckers.
Si Fender a arrêté sa commercialisation, on trouve toujours ce modèle en vente, aux alentours de 2000,00 euros.

Fender Telecaster Deluxe

Les micros

Les deux micros proviennent d’une Squier Telecaster Classic Vibe, le segment haut de gamme de la marque Squier. Côté son, la Landrycaster se pose donc comme une belle concurrente de ma Squier Telecaster Affinity !

L’électronique

L’électronique de réglage et sa plaque proviennent initialement du kit T-Style Harley Benton de chez Thomann, après avoir équipé la Quinzocaster Esquire Spirit qui sera sûrement, un jour, remise sur l’établi pour une nouvelle vie. Elle rejoint temporairement mon stock de pièces détachées.

Le projet

Etape 1 : le diapason

Assembler deux éléments initialement pas destinés vivre ensemble implique de se poser quelques questions concernant leur compatibilité. Ici, en l’occurence, se pose la question du diapason. Pour simplifier, cette mesure s’établit entre le sillet et le pontet, elle est de 648 mm sur une Telecaster comme sur une Stratocaster. On pourrait donc subodorer une compatibilité parfaite ; ce n’est pas le cas. Une adaptation est nécessaire, pour ce qu’insus concerne elle implique un positionnement du chevalet un peu différent par rapport à l’emplacement défini sur le corps de la Telecaster. Donc un emplacement de la cavité micro à adapterégalement. Alors même si c’est un peu un crève-cœur de mettre des coups de ciseau à bois dans un si joli corps, comme on dit faut c’qui faut !

Ci-dessus, visualisation de l’adaptation de la cavité micro à adopter pour conserver le diapason. Evidemment, déplacer le bridge implique de modifier également le pickguard… effet papillon oblige. Ci-dessous, l’agrandissement de la cavité. Par respect pour cette belle pièce de bois, j’y vais avec précaution ; merci la Dremel de chez Lidl.

Etape 2 : blindage

Le blindage des cavités micros est l’opération qui permet d’isoler les micros et l’électronique, à grand renfort de cuivre ou d’aluminium -en feuille ou en peinture- pour éviter toute interférence radio. Dans la pratique, cela peut éviter à la guitare de capter -et diffuser sur l’ampli- l’émission en cours sur France Inter. Personnellement, je ne suis pas hyper convaincu par la nécessité du blindage (probablement parce que je n’ai jamais subi d’interférences), mais je trouve l’opération assez cool. Le résultat est joli, qui plus est invisible, ce qui lui donne à mes yeux une certaine valeur quant à la pure beauté du geste. Last but not least, blinder une cavité au cuivre (même si ce n’est pas de l’or) donne un peu l’impression de travailler sur un satellite de la Nasa. Et ça c’est un petit plaisir pas à la portée de tout le monde.

Etape 3 : soudures

J’avais un peu galéré sur les soudures de la Quinzocaster Nashville, mes premières ; celles de la Landrycaster se sont beaucoup mieux passées. C’est toujours agréable de constater qu’on a progressé dans un truc…

Etape 4 : pickguard

Pas grand chose à dire. Si ce n’est que modifier l’emplacement du chevalet implique de retailler ledit pickguard. Etape anecdotique, puisque ce ce pickguard sera remplacé en phase 2 par un équipement fait maison, en bois.

Conclusion

Guitare Telecaster "Landrycaster"

Une conclusion qui n’en est pas tout à fait une. J’aurais souhaité, une fois la dernière vis serrée, brancher l’ampli et profiter d’une belle guitare de plus. Mais, comme dirait Fred Blondin, c’est pas ça la vie. Et je découvre (attention, ici vient l’apologie de la découverte) un univers de problèmes insoupçonnés, nécessitant de nouvelles recherches, de nouvelles expérimentations, de nouveaux contacts initiés suite à des demandes de renseignement, de questions posées, de passion partagée. Parce que, je le re-précise, je ne me suis pas réveillé un matin apprenti luthier amateur, mais je profite des conseils assez bienveillants de toute une communauté, passionnante dans sa diversité et sa générosité.

Bref, les problèmes.

Sans rentrer dans une finesse de détails assommants, disons que cette guitare, en l’état, est injouable. Je considèrerais ça comme une catastrophe si je ne savais pas comment me tirer de ce mauvais pas, qui ne s’avère finalement qu’une étape supplémentaire dans la réalisation du projet, une fois écoutés les bons conseils prodigués par la communauté. J’aborde avec curiosité les prochaines étapes, changement du sillet et calage du manche.

Article en cours d’écriture, au rythme du projet.